Le prêt à taux zéro universel
Après l’annonce officielle de la suppression du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt immobilier au profit d’un prêt à taux zéro universel, les professionnels du secteur n'ont pas caché pas leur enthousiasme. Agents immobiliers comme promoteurs semblent fonder de grandes espérances sur un dispositif jugé « plus vertueux pour l’immobilier »
La déduction d’impôt des intérêts du crédit immobilier cède sa place depuis 2011 à un prêt à taux zéro « universel ». Si un crédit immobilier contracté avant le 31 décembre 2010 permettra encore de bénéficier pleinement du crédit d’impôt jusqu’en 2015, ceux souscrits depuis le 1er janvier 2011 n’y auront plus droit. Les particuliers souhaitant financer un achat immobilier pourront en revanche compter sur le tout nouveau dispositif imaginé par le Gouvernement : le prêt à taux zéro universel, sans condition de ressource mais pour l’heure exclusivement réservé aux primo-accédants.
Aujourd’hui, c’est la solvabilité qui pose problème à beaucoup d’acheteurs. Sur ce terrain, le prêt à taux zéro universel dont le montant sera considéré comme apport personnel par les banques lors de l’octroi d’un prêt immobilier principal apparaît donc plus efficace qu’un crédit d’impôt sur les intérêts dont le bénéfice financier ne pouvait être retiré qu’un an après l’acquisition du logement.
Le caractère universel (c’est-à-dire sans condition de ressource) de ce futur prêt à taux zéro s’impose comme un indéniable avantage. Tout le monde va pouvoir en profiter, y compris ceux qui dépassaient le plafond des intérêts versés. La FNAIM reste toutefois extrêmement vigilante quant aux barèmes appliqués à ce prêt à taux zéro universel lors de l’achat d’un bien immobilier ancien.
Du côté des promoteurs, la position affichée s’avère somme toute similaire, savant mélange de satisfaction et de méfiance. Pour le président de la FPC (Fédération des promoteurs constructeurs), Marc Pigeon,, « notre réaction est positive sur les principes et sur les intentions. Maintenant, je ne peux pas encore vous dire si ce sera efficace, si ce sera réellement positif. Le diable se cache dans les détails ». S’il accueille plutôt favorablement cette mesure, Jean Perrin, de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), estime quant à lui que « les propriétaires ont besoin de stabilité et il faut que le gouvernement arrête de changer les règles ».